Révision

La plupart des articles (traductions exceptées) ont été révisés au cours de l'automne 2014, d'où certains anachronismes au regard de la date de publication.

lundi 19 janvier 2009

Kathleen Raine, le monde, le feu, le néant

Kathleen Raine (1908-2003), sa poésie s’inscrit dans la filiation de Blake, d'E. Brontë et de W.B. Yeats. Elle est, au XXe siècle, l’un des exemples les plus accomplis de ce lyrisme qui fonde toute démarche poétique authentique. Son autobiographie (Adieu prairies heureuses, Le Royaume inconnu) qui a été publié chez Stock dans les années 80, met aussi en oeuvre cette exigence de vérité et d’absolu qui sous-tend sa poésie. Elle est aussi l’auteur d’essais sur Blake et Yeats qui révèle autant l’intelligence complice qu’elle a de ces poètes que sa propre poétique…

THE WORLD

It burns in the void,
Nothing upholds it.
Still it travels.

Travelling the void
Upheld by burning
Nothing is still.

Burning it travels.
The void upholds it.
Still it is nothing.

Nothing it travels
A burning void
Upheld by stillness.


LE MONDE

Il brûle dans le vide,
Rien ne le soutient.
Il voyage immobile.

Arpenteur du vide
Que la flamme maintient
Rien n’est immobile.

Il voyage brûlant,
Étayé par le vide
Arrêté, il n’est rien.

Il est le vide en mouvement
Le vide brûlant
Que maintient l'inertie

Kathleen Raine, « The World », La Pythonisse, 1943, trad. Stéphane Labbe

Article intéressant sur Kathleen Raine, dans "Nouvelles clés"
http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=551/